Ensor, la mort et le charme : un autre Ensor

Il n'est pas vrai qu'Ensor devient, en vieillissant, un peintre médiocre enlisé dans des redites comme on l'a trop souvent laissé entendre. Il y a un autre Ensor et il mérite d'être connu.

Il a beaucoup changé. il n'est plus le rebelle génial au coeur pétri d'amertume, s'abreuvant des vices humains. La grande vague d'insolence provocante est retombée. Si l'angoisse rôde encore, la joie de peindre en liberté l'apaise. Une humeur ludique s'est emparée de son pinceau devenu caressant. L'autre Ensor est un peintre de charme. 

Jusqu'aux environs de 1910, il se révèle encore hanté par la mort. Son humeur est sombre. Puis, peu à peu, même la figure de la mort évolue. D'apparition macabre, elle se transforme en grande coquette. Les squelettes jouent à être vivants...

Lentement la notoriété, puis la gloire s'emparent d'Ensor.