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Après la monographie publiée par Daniel Arasse il y a quinze ans chez le même éditeur, cette seconde publication apparaît nécessaire, suivant l'évolution de l'artiste.
Plusieurs grandes expositions lui ont été consacrées ces dernières années : « Chevirat Ha-Kelim » à la chapelle de la Salpêtrière en 2000, Monumenta 2007 ou encore l'importante rétrospective de la Royal Academy of Arts à Londres qui s'est tenue à l'automne 2014, tandis que de nombreux et variés projets lui ont été confiés.Dominique Baqué revient sur un certain nombre de thèmes chers à Kiefer comme ceux de la kabbale qu'il explore avec la même persistance que ceux de la germanité. Elle rappelle entre autres les grandes oeuvres littéraires ainsi que les différents mythes, contes et légendes qui nourrissent son oeuvre. Elle s'attache également à explorer de nouvelles thématiques développées par l'artiste : sa passion pour l'alchimie, son admiration pour les grandes figures féminines occultées par l'Histoire ainsi que son rapport au paysage et à la nature, véritable sujet de prédilection de ses dernières oeuvres.
Surtout, elle met en lumière un aspect totalement inédit de l'oeuvre, à savoir sa dimension conceptuelle, essentielle pour appréhender le livre (cet objet si cher aux artistes conceptuels) et la photographie chez Anselm Kiefer. En ce sens, elle insiste également sur la part de performances trop souvent sous-estimé de l'oeuvre, ou plus exactement d'« actions », dont les premières remontent à la fin des années soixante. Enfin, c'est à travers la photographie et la vidéo que Dominique Baqué met en évidence l'aspect « d'oeuvre d'art totale » qui caractérise l'oeuvre de Kiefer depuis plus de quatre décennies.